Dans le Tennessee, une élection sous tension pour le parti de Trump
A la présidentielle de 2024, Donald Trump avait gagné de plus de 22 points la septième circonscription du Tennessee. Un an plus tard, la législative partielle prévue mardi dans ce fief conservateur du Sud s'annonce bien plus serrée et provoque des sueurs froides à droite.
Pour ce scrutin destiné à remplacer un élu républicain démissionnaire, les bureaux de vote ont ouvert à 7H00 (13H00GMT) dans la plupart des comtés de cette circonscription de plus de 800.000 habitants, qui traverse le Tennessee du nord au sud en passant par une partie de la capitale, Nashville.
Ils fermeront à 19H00 (01H00GMT mercredi), avec des résultats espérés dans la soirée.
Matt Van Epps, le candidat soutenu par Donald Trump, part globalement favori, mais son avance a fondu dans les sondages au fil des semaines. Selon une enquête d'Emerson College parue la semaine dernière, le républicain est ainsi crédité de 48% d'intentions de vote contre 46% pour la démocrate Aftyn Behn.
De quoi donner espoir à l'opposition de faire basculer cette circonscription historiquement ancrée à droite, et de grignoter un peu plus l'écart au Congrès, où les républicains ne disposent que d'une étroite marge de manoeuvre.
"Nous sommes littéralement à trois personnes de perdre la majorité" à la Chambre des représentants, a déclaré lundi Tim Burchett, élu républicain du Tennessee. "Vous pouvez avoir une épidémie de mauvaise grippe qui touche le Congrès, et nous perdons la majorité. C'est dire l'importance de cette élection".
- Country, armes, frontières et transgenres -
Après avoir longtemps considéré le scrutin comme gagné d'avance, les pontes du Parti républicain ont décidé finalement de tourner leur attention vers le Tennessee, avec notamment la participation du chef républicain de la Chambre, Mike Johnson, à plusieurs événements de campagne sur place.
Donald Trump lui-même tente de faire pencher la balance en faveur de Matt Van Epps, ancien officier dans l'armée de 42 ans.
"Le monde entier regarde le Tennessee en ce moment, et ils regardent votre circonscription", a-t-il lancé lundi par téléphone lors d'un meeting.
Le président a aussi lancé des piques à la candidate démocrate.
"Elle a dit deux choses par-dessus tout qui m'ont énervé. Numéro un, elle déteste le christianisme", a d'abord accusé Donald Trump, sans preuve.
"Numéro deux, elle déteste la musique country", a ajouté le milliardaire républicain sous les rires de l'assistance. Une référence à des déclarations d'Aftyn Behn qui avait dit abhorrer les aspects de Nashville ayant rendu la capitale mondiale de la country si prisée des touristes.
Sur son réseau Truth Social, il a aussi accusé la démocrate de 36 ans d'être une femme qui "vous prendra vos armes, qui veut des frontières ouvertes, du transgenre pour tous, des hommes dans les sports féminins".
- "Retournement marquant" -
"Le président Trump dit toutes ces choses parce qu'il est incapable d'avoir un plan pour faire face aux coûts croissants de la santé et pour s'assurer que les travailleurs du Tennessee puissent se payer des soins, leurs courses, leurs factures", a rétorqué la démocrate de 36 ans, ancienne travailleuse sociale, au magazine Newsweek.
Car si le nom du locataire de la Maison Blanche n'est pas sur les bulletins de vote mardi, cette législative partielle pourrait bien faire figure de référendum sur son début de second mandat, et en particulier sur sa gestion de l'économie.
Après des défaites cuisantes pour les républicains lors d'élections début novembre à travers le pays, un résultat autre qu'une large victoire de Matt Van Epps représenterait un camouflet pour le président.
Dans son sondage de la semaine dernière, Emerson College souligne que 49% des interrogés dans la circonscription ont une opinion défavorable du travail de Donald Trump contre 47% d'opinions favorables.
Un chiffre qui représente "un retournement marquant" par rapport à la présidentielle l'an dernier, a estimé Spencer Kimball, directeur exécutif de l'institut de sondage d'Emerson College.
Selon lui, l'issue du scrutin "dépendra de quels groupes seront motivés pour aller voter et lesquels resteront à la maison".
F. Fernandes--JDB