
Crise du fentanyl: la Chine exhorte les Etats-Unis à cesser de "rejeter la faute" sur elle

La Chine a appelé mardi les États-Unis à cesser de "rejeter la faute" sur elle sur la question du fentanyl et fustigé les surtaxes douanières "déraisonnables" imposées par Washington au nom de ce différend bilatéral.
Ces propos interviennent au lendemain de l'annonce par les deux premières puissances mondiales d'un accord visant à réduire drastiquement, pendant 90 jours, les droits de douane punitifs qu'ils s'imposent mutuellement.
Les surtaxes douanières imposées par les États-Unis sur les produits chinois, et qui s'ajoutent aux droits de douane préexistants, étaient montées jusqu'à 145%, et seront donc ramenées à 30% durant un mois et demi.
Ces 30% restants comprennent les 20% appliqués par le président américain Donald Trump pour faire pression sur Pékin dans le cadre de la lutte contre le trafic de fentanyl. Ce puissant opioïde de synthèse est responsable chaque année de la mort de dizaines de milliers d'Américains.
Interrogé mardi sur les perspectives de dialogue à ce sujet, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine faisait preuve de volontarisme mais n'était pas la responsable de la crise.
"Les États-Unis ont ignoré la bonne volonté de la Chine et imposé de manière déraisonnable des droits de douane en relation avec le fentanyl. Cela porte gravement atteinte au dialogue et à la coopération sino-américaine dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants, et nuit gravement aux intérêts de la Chine", a-t-il souligné.
"Si les États-Unis souhaitent sincèrement coopérer avec la Chine, ils doivent cesser de la diffamer et de rejeter la faute sur elle, ainsi qu'engager un dialogue sur la base de l'égalité, du respect et des bénéfices mutuels", a-t-il souligné lors d'un point presse régulier.
Les États-Unis reprochent à la Chine de ne pas en faire assez pour lutter contre la production et l'exportation illégales de ces composants du fentanyl.
Les autorités chinoises dénoncent régulièrement cette vision des choses et ont détaillé ces derniers mois les mesures qu'elles ont prises pour empêcher tout commerce illégal de ces substances.
N. Gonçalves--JDB