 
                Première rencontre entre dirigeants chinois et canadien depuis 2017
 
                Le président chinois Xi Jinping s'est entretenu vendredi avec le Premier ministre canadien Mark Carney, la première rencontre officielle entre dirigeants des deux pays depuis 2017, a annoncé un média d'Etat chinois.
Cette rencontre en marge du sommet des dirigeants de la Coopération économique pour l'Asie Pacifique (Apec) en Corée du Sud entre les dirigeants des deux pays aux relations tendues intervient à un moment où tous deux sont ciblés par les surtaxes douanières américaines.
"Notre monde traverse l'un des bouleversements les plus profonds depuis la chute du mur de Berlin", a souligné Mark Carney devant un sommet parallèle des PDG de l'Apec à Gyeongju.
"Cet ancien monde d'expansion régulière du commerce et des investissements ouverts basés sur des règles, un monde sur lequel reposait une grande partie de la prospérité de nos nations, y compris celle du Canada, ce monde-là a disparu", a-t-il observé.
Les relations entre Pékin et Ottawa ont connu un coup de froid en 2018, après l'arrestation au Canada d'une responsable du groupe technologique chinois Huawei, et la détention de deux Canadiens par Pékin accusés d'espionnage.
En juillet, Mark Carney a annoncé une surtaxe de 25% sur les importations de plusieurs catégories d'acier en Chine.
Pékin a annoncé le mois suivant qu'il commencerait à imposer un droit de douane temporaire de 75,8% sur les importations de canola canadien, oléagineux utilisé pour l'alimentation et les biocarburants.
Mais Mark Carney pourrait à présent tenter un rapprochement avec Pékin pour contrer l'offensive douanière américaine qui menace son économie.
Xi Jinpin et Donald Trump ont convenu jeudi à Busan, d'abaisser certains droits de douane américains contre la Chine en échange d'une levée des restrictions sur les terres rares chinoises et d'une hausse des achats de soja américain.
- Virulente critique de la Chine -
En marge de l'Apec, Xi Jinping devrait aussi rencontrer la toute nouvelle Première ministre japonaise Sanae Takaichi, la première femme à ce poste.
La dirigeante conservatrice, qui a été par le passé une virulente critique de la Chine, a modéré son approche depuis son arrivée au pouvoir.
Mais elle a souligné que le développement du secteur militaire de Chine, Corée du Nord et de Russie étaient "devenus de grands sujets d'inquiétude" dans son premier discours de politique générale vendredi dernier.
La Première ministre japonaise s'est engagée à "renforcer fondamentalement" les capacités militaires du pays en portant le budget de la défense à 2% du PIB dès l'exercice fiscal en cours.
La Chine a argué en retour qu'il existait "de sérieux doutes parmi les voisins asiatiques (du Japon) et la communauté internationale quant à savoir si le Japon était véritablement engagé dans une posture exclusivement défensive et à suivre la voie du développement pacifique".
Lors de la visite de Donald Trump au Japon cette semaine, Mme Takaichi a souligné, se tenant aux côtés du dirigeant américain à bord d'un porte-avions de l'armée américaine, que son pays faisait face à des menaces sécuritaires "sans précédent".
Le sommet de l'APEC, rassemblant 21 pays de la région se tient vendredi et samedi à Gyeongju, dans l'est de la péninsule coréenne.
Vendredi, le président Xi a appelé à préserver le système d'échanges commerciaux international et les chaînes de production, rudement mises à l'épreuve depuis les séries de droits de douane imposées par Washington, et les mesures de rétorsions chinoises.
"Je pense que l'on doit réformer l'Organisation mondiale du Commerce, sans aucun doute", a déclaré le ministre de l'Economie mexicain Marcelo Ebrard devant les dirigeants de l'Apec.
"Je pense que l'Apec, tous ensemble, pouvons aider beaucoup à moderniser et réformer l'OMC. Parce que pour connecter nos pays et nos économies, nous avons besoin de règles et de confiance", a-t-il souligné.
M. Andrade--JDB
 
             
                         
                        