Pic de chaleur sur la France, avant des orages violents sur le Sud-Est
Vendredi a été une journée de pic de chaleur sur la France, avec des températures qui ont grimpé jusqu'à 36°C par endroits, un phénomène de plus en plus fréquent en septembre sous l'effet du changement climatique, et qui sera suivi d'orages violents dans le quart sud-est.
Météo-France prévoyait un "sursaut de l'été". Il a concerné presque tout le pays, avec des maximales de 35,2°C à Bordeaux, 32,6°C à Clermont-Ferrand, 30,5°C à Lyon, 30,4°C à Paris ou encore 30,1°C à Rouen, très loin au dessus des normales de saison, selon les données transmises par l'institut météorologique.
La température la plus élevée a été atteinte à la station d'Ayros-Arbouix (Hautes-Pyrénées), près de Lourdes, avec 36,9°C. À Saint-Jean-le-Vieux (Pyrénées-Atlantiques), non loin de la frontière espagnole, le mercure a grimpé à 36,5°C.
"Les tendances climatiques donnent, sur le long terme, des possibilités de vagues ou de pics de chaleur qui s'étendent dans le temps, en juin et septembre", a expliqué à l'AFP un prévisionniste de Météo-France, Frédéric Long.
"Ces chaleurs restent généralement plus supportables en septembre, avec des nuits plus longues, qui permettent que la température redescende", a-t-il relevé. En juin, le mois du solstice d'été, les nuits sont en revanche les plus courtes de l'année, et peuvent rester très chaudes.
- "Remarquable, pas inédit" -
Météo-France parle d'un "pic de chaleur remarquable, mais pas inédit", comme en témoignent les 32°C à Paris le 18 septembre 1961. À l'époque, les chaleurs suscitaient une tout autre crainte que celle du réchauffement climatique aujourd'hui: les accidents de la route liés à un pic de départs à la campagne. Le week-end s'était soldé par plus de 30 morts, rapportait le quotidien Le Monde.
Hormis un autre 18 septembre avec 35°C à Bordeaux, en 1987, Météo-France relève des précédents datant tous du XXIe siècle, en 2003, 2020 et 2023.
Le mois de septembre le plus chaud historiquement en France a été enregistré en 2023, avec une température supérieure de 3,6°C à la moyenne des années 1990 à 2010. C'était la première fois qu'une vigilance orange pour risque de canicule avait été déclenchée un jour de septembre, le 7 en l'occurrence. Le mercure avait alors grimpé jusqu'à 35,1° à Paris.
Cette fois, il n'y a pas de vigilance de Météo-France, contrairement aux vagues de chaleur intenses des mois de juin et août 2025.
- Vendanges "particulièrement tôt" -
Le réchauffement des étés bouleverse en particulier, en France, le calendrier de ce mois de vendanges qu'est septembre. Depuis une quarantaine d'années, elles ont lieu de plus en plus tôt, le raisin arrivant à maturité plus rapidement.
"Beaucoup de régions nous disent qu'elles auront fini les vendanges avant la fin septembre. C'est particulièrement tôt. La Champagne avait quasiment fini au 5 septembre, c'est très exceptionnel", a expliqué à l'AFP le président du Comité national interprofessionnel des vins à appellation d'origine, Bernard Farges.
Le mois devient par ailleurs de plus en plus désirable pour les touristes, même si le calendrier scolaire ou les habitudes du monde du travail ne permettent qu'à peu d'entre eux d'en profiter.
Dans le Baromètre annuel 2025 d'Europ Assistance, auprès de plus de 1.000 personnes interrogées en ligne en février-mars par Ipsos, 37% des sondés en France désignent septembre comme un mois idéal pour partir, plus qu'août (35%), juin et juillet (32% chacun).
Le consensus des scientifiques fait un lien entre l'activité humaine, en particulier l'émission de gaz à effet de serre, et le réchauffement du climat sur l'ensemble de la planète. Ce dernier rend les vagues de chaleur plus longues et intenses mais aussi précoces ou tardives.
La hausse des températures est encore plus rapide en France que la moyenne mondiale.
Le pic de chaleur de vendredi sera suivi de météos très contrastées samedi et dimanche. Dimanche, "de forts cumuls de pluie sont attendus par endroits sur la moitié est, avec notamment des orages virulents et parfois peu mobiles entre les régions méditerranéennes et la vallée du Rhône", a prévenu Météo-France, qui doit affiner ses prévisions samedi.
J.L. de Oliveira--JDB