Musk promis à un pactole dépassant 1.000 milliards de dollars s'il mène Tesla au triomphe
Elon Musk, actuellement l'homme le plus riche du monde, pourrait être le premier à avoir une fortune personnelle dépassant les 1.000 milliards de dollars grâce au nouveau plan de rémunération concocté par le conseil d'administration de Tesla.
Ce plan d'une durée de dix ans, qui va être soumis à l'assemblée générale des actionnaires le 6 novembre, prévoit l'octroi d'actions à Elon Musk en fonction d'une multitude d'objectifs répartis en douze tranches calendaires, d'après un document boursier publié vendredi.
Il pourrait recevoir à terme jusqu'à 12% du capital actuel, mais à condition d'"une croissance stratosphérique" de Tesla ponctuée par une valorisation boursière inédite de 8.500 milliards de dollars (à peine plus de 1.000 milliards actuellement).
Cela représenterait plus du double du record actuel, détenu par le champion américain des puces électroniques Nvidia.
Vers 15H30 GMT, l'action Tesla gagnait 3,01% à la Bourse de New York. Elle a toujours été extrêmement volatile.
Les ventes du spécialiste des véhicules électriques souffrent d'une concurrence accrue - tout particulièrement du géant chinois BYD qui devrait lui ravir le premier rang mondial en 2025 -, d'une gamme vieillissante et des prises de position politiques de son patron, en particulier son ancienne proximité avec Donald Trump.
S'il réalise les objectifs les plus ambitieux, Elon Musk atteindrait un niveau de patrimoine jamais vu dans l'histoire - sa fortune est estimée actuellement à environ 430 milliards de dollars - et renforcerait aussi son contrôle de Tesla en portant sa participation autour de 25%.
Selon sa dernière déclaration auprès du gendarme boursier (SEC), il détenait au 30 décembre 2024 près de 411 millions d'actions soit environ 12,72% du total en circulation.
Le conseil d'administration a fixé moult conditions à ce généreux "pay package". Si, par exemple, la capitalisation de Tesla atteint 2.000 milliards de dollars, Elon Musk obtiendra des actions valorisées environ 20 milliards de dollars.
- "Retenir" Musk -
Ce plan a été "conçu pour retenir" Elon Musk au sein du groupe, selon le conseil d'administration.
Les analystes de Wedbush le considèrent comme une "étape cruciale pour conserver Musk en tant que patron au moins jusqu'en 2030", tout en soulignant les "obstacles" tant financiers que commerciaux que le milliardaire va devoir franchir pour récupérer cet énorme pactole.
Et de citer les objectifs "agressifs" en termes de bénéfice d'exploitation à données comparables - atteindre 400 milliards et les maintenir pendant quatre trimestres consécutifs - malgré de "lourds investissements en recherche et développement", ou encore la nécessité d'avoir vendu vingt millions de véhicules - il a fabriqué en juin son huit millionnième véhicule - dont dix millions d'abonnements actifs au FSD (conduite autonome).
Le conseil souhaite également qu'un million de robots humanoïdes Optimus soient livrés et qu'un million de robotaxis soient en opération commerciale. Ce service de taxi sans chauffeur a commencé à Austin (Texas), siège du groupe, en juin et des essais viennent de débuter à New York.
"Nous pensons que c'est une décision intelligente du conseil car Musk est le plus gros atout de Tesla", a relevé Wedbush, estimant "crucial" de l'y retenir "au moment le plus critique de l'histoire de Tesla".
La rémunération de Musk chez Tesla - il détient aussi, entre autres, le réseau social X désormais intégré à la startup d'intelligence artificielle xAI et la société spatiale SpaceX -, fait l'objet d'une bataille judiciaire depuis plusieurs années.
Un précédent plan de rémunération, validé en 2018 en AG et estimé à l'époque à 56 milliards de dollars, a été annulé en janvier 2024 par une juge du Delaware, saisie par un actionnaire.
Selon la juge, les actionnaires avaient reçu des informations "erronées" et "trompeuses" au sujet du conseil d'administration et du comité de rémunération, en amont de l'assemblée générale ayant approuvé le plan.
Ce dernier a néanmoins de nouveau été validé par les actionnaires en juin 2024, puis encore rejeté par la justice du Delaware en décembre. Tesla a fait appel.
"La rémunération d'Elon Musk continue de se trouver dans un vide juridique malgré deux votes distincts des actionnaires qui l'ont largement soutenue", avait relevé l'entreprise.
En attendant, le constructeur automobile a accordé 96 millions d'actions supplémentaires en août à Elon Musk pour une valeur d'environ 29 milliards de dollars. Ce qui a porté sa participation à 15,70%.
R. Borges--JDB