
Tourisme : entre arbitrages budgétaires et météo, une saison estivale contrastée en France

Entre budget serré et météo capricieuse, la saison touristique a été contrastée cet été en France, avec des séjours plus courts et moins de dépenses de loisirs, mais les grands pôles touristiques comme Paris et la Côte d'Azur tirent leur épingle du jeu.
Le Grand Paris a attiré 6,4 millions de touristes internationaux en juillet-août, selon les données de l'office du tourisme publiées jeudi, un niveau comparable à celui de 2023.
"C'est plutôt positif, sans être la panacée", commente auprès de l'AFP Corinne Menegaux, directrice générale de l'Office de tourisme de Paris, rappelant que l'été n'est traditionnellement pas la meilleure saison pour la capitale.
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, les hôtels voient leurs taux d'occupation progresser cet été, et la fréquentation des locations saisonnières a progressé (+2%) comme celle de l'hôtellerie de plein air (camping..., +3%), selon le Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le président de cet organisme, François de Canson, déplore toutefois une "moindre fréquentation des clientèles européennes majeures (Allemagne, Pays-Bas et Italie)" et "un contexte économique, géopolitique mais aussi climatique qui pèse sur les résultats de fréquentation et surtout sur la consommation".
Il note aussi "une demande plus forte sur la flexibilité des dates et des durées de séjours, des demandes de séjours plus courts" et des "arbitrages sur la restauration et sur les activités".
"A 7,5 euros la glace, c'est un peu le coup de bambou. Mais elles sont bonnes et pour la qualité, je veux bien payer", explique à l'AFP Christian Dauphin, assis mercredi après-midi sur un banc face à la plage de Palavas-les-Flots, station balnéaire populaire de l'Hérault, à deux pas de Montpellier.
"On a fait un compromis : on a pris un hôtel à cinq ou six kilomètres d'ici, à côté de l'aéroport. Je ne pense pas qu'on pourrait se payer une semaine ici", ajoute cet ouvrier de 47 ans, venu d'Auvergne avec son fils adolescent.
"La saison a été assez bizarre, en dents de scie", relève Esteban Gonzalez, 21 ans, "responsable salle" du Bain de Soleil, une plage privée à Palavas-les-flots où "ça a démarré très doucement en juillet" avant un regain d'activité en août.
- Arbitrages -
Des arbitrages budgétaires dont les restaurateurs ont fait les frais : selon les estimations de la fédération professionnelle Umih, la fréquentation a reculé cet été de "25 à 30%".
Selon son président, le chef Thierry Marx, 25 restaurants ferment chaque jour, avec des charges de plus en plus lourdes et donc répercutées sur les prix de vente, et "des prix sur la carte un peu élevés", faisant que "les étrangers se sont détournés un peu de la France", indiquait-il sur TF1 la semaine dernière.
Pour Vanguélis Panayotis, du cabinet spécialisé en tourisme MKG Consulting, interrogé sur BFMTV, "les flux sont plus diffus. Les vacanciers ont arbitré et sont peut-être allés sur des destinations moins chères et moins classiques. Certaines destinations qui ne profitaient pas vraiment de l'été auparavant, en profitent davantage aujourd'hui comme le milieu rural et la montagne".
Une analyse qui rejoint le bilan estival du groupe Pierre & Vacances (résidences de tourisme), avec des taux d'occupation en hausse à la montagne et à la campagne, et une durée moyenne des séjours en légère baisse.
Des destinations "alternatives" qui sont aussi plébiscitées en raison de la météo et notamment des épisodes de canicules, avec des vacanciers en quête de fraîcheur.
En Bretagne où la fréquentation estivale est restée stable, l'organisme Tourisme Bretagne souligne que "l'activité de septembre sera déterminante".
"Avec l'été indien et le maintien de températures clémentes, la saison des voyages ne s'arrête pas en août: septembre s'impose de plus en plus comme un moment privilégié pour partir, en profitant de tarifs attractifs et d'une affluence plus légère", abonde Vanessa Heydorff, directrice générale du site Booking.com en France.
D. Carvalho--JDB