
Wall Street reste de marbre face à l'accord UE-USA

La Bourse de New York a terminé sans direction claire lundi, montrant finalement peu d'enthousiasme après l'annonce d'un compromis commercial entre Washington et Bruxelles, à l'entame d'une semaine chargée en données économiques et résultats d'entreprises.
Le Dow Jones a reculé de 0,14% tandis que les indices Nasdaq (+0,33%) et S&P 500 (+0,02%) ont grappillé quelques points pour atteindre de nouveaux records.
Interrogé par l'AFP, Angelo Kourkafas, d'Edward Jones, évoque "une réaction plus modérée que mitigée" à l'annonce de l'accord entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis.
En cause, selon l'analyste, la réception d'une "bonne nouvelle attendue" dont "une grande partie avait déjà été anticipée par les marchés vendredi".
Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont dessiné les contours dimanche en Ecosse d'un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15% - contre 30% un temps envisagés par Washington.
En plus des droits de douane imposés aux produits européens, l'UE s'est engagée à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux Etats-Unis.
Les autres modalités ne sont pas encore connues et devraient être partagées par l'UE et les Etats-Unis dans une déclaration commune au cours des prochains jours.
Ce nouveau compromis vient s'ajouter à ceux déjà annoncés par Washington, notamment avec le Royaume-Uni et le Japon.
Selon Angelo Kourkafas, "c'est formidable que l'annonce de ces accords réduise l'incertitude" sur le plan commercial, à quelques jours de la date butoir du 1er août, à partir de laquelle d'importants droits de douane doivent être appliqués sur les produits entrant aux Etats-Unis.
"Mais en même temps, (...) il existe de nombreux catalyseurs potentiels de volatilité, ce qui explique pourquoi les investisseurs sont un peu prudents à l'approche de la semaine la plus chargée de l'été pour les marchés", explique l'analyste.
Côté indicateurs, les acteurs du marché accueilleront, entre autres, le rapport sur l'emploi aux Etats-Unis mardi, une première estimation du PIB américain pour le deuxième trimestre mercredi et l'indice PCE jeudi, jauge d'inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed).
Wall Street suivra la réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) à l'issue de laquelle l'institution devrait laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. La décision est attendue mercredi à 18H00 GMT.
Par ailleurs, le relatif attentisme observé lundi s'explique par "un besoin d'une période de consolidation" après un enchaînement de séances dans le vert, juge Angelo Kourkafas. "N'oublions pas que les marchés n'évoluent pas en ligne droite", ajoute-t-il.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se tendait légèrement, à 4,41% contre 4,39% vendredi en clôture.
Côté entreprises, le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Jeep) a été lesté (-4,24% à 9,70 dollars) par l'absence d'exemption pour le secteur automobile dans l'accord entre l'UE et les Etat-Unis.
Les valeurs du secteur de l'énergie ont été portées par les perspectives d'achats européens, à l'image de Venture Global (+4,19%), New Fortress Energy (+5,56%), Chevron (+0,93%) ou ExxonMobil (+0,94%).
Les brasseurs Anheuser-Busch (-5,48% à 66,35 dollars), Molson Coors (-2,48% à 49,92 dollars) et le distributeur d'alcools Constellation Brands (-1,66% à 172,60 dollars), propriétaire des bières Corona et Modelo, ont eux aussi reculé à l'annonce de cet accord, craignant une baisse de la demande.
A. Ribeiro--JDB