Le pape Léon XIV appelle à la fin des attaques contre le Liban au terme de son premier voyage à l'étranger
Le pape Léon XIV a demandé mardi avant de s'envoler pour le Vatican "l'arrêt des attaques" contre le Liban, soumis à des frappes israéliennes régulières, et souhaité lors d'une messe devant plus de 150.000 fidèles à Beyrouth que la paix prévale au Moyen-Orient.
Pendant trois jours, le pape a été accueilli avec ferveur émotion dans le petit pays, dernière étape de son premier voyage international qui l'a d'abord conduit en Turquie.
"Que cessent les attaques et les hostilités", a lancé le chef de l'Eglise catholique dans un discours à l'aéroport de Beyrouth avant de prendre l'avion.
"Les armes tuent, tandis que la négociation, la médiation et le dialogue construisent. Choisissons tous la paix comme chemin (...)", a-t-il dit.
Le Liban a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.
Après une récente intensification des frappes aériennes, Israël n'en a pas mené pendant la visite du pape.
"Oui je pense qu'une paix durable est atteignable, (...) parce que je crois fermement qu'il est possible que la paix revienne dans la région, dans votre pays, au Liban", a par la suite déclaré le pape dans l'avion le ramenant à Rome.
- "Signe d'espoir" -
Plus tôt dans la journée, lors d'une messe en plein air sur le front de mer à Beyrouth, moment fort de sa visite, le souverain pontife avait déjà appelé à la paix dans la région.
"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence (..) et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a-t-il déclaré.
Les mots du pape sont "un signe d'espoir pour le Liban", confie à l'AFP Elias Fadel, 22 ans. "J'espère qu'il n'y aura pas de guerre", ajoute le jeune homme, reflétant l'inquiétude qui prévaut au Liban.
Dès l'aube, les fidèles, dont beaucoup sont venus de pays du Moyen-Orient, avaient afflué, portant des drapeaux du Vatican et du Liban.
A bord de sa papamobile, le pape a été acclamé dans une atmosphère mêlant ferveur et joie.
"J'espère que la paix va régner dans ce beau pays qui réunit toutes les confessions et religions", dit Sandra Naïm, 37 ans.
- Prière silencieuse -
Avant la messe, le souverain pontife s'était recueilli sur le site de l'explosion du port de Beyrouth, qui a dévasté plusieurs zones de la capitale en 2020, faisant plus de 220 morts.
Il a béni les proches des victimes, dont beaucoup étaient émus aux larmes et portaient les portraits de leurs êtres chers tués.
"Nous avons besoin de justice pour nos frères et pour toutes les victimes de cette explosion", a déclaré Cécile Roukoz, une avocate qui a perdu son frère.
Cinq ans après la catastrophe, justice n'a pas encore été rendue, des responsables politiques ayant fait obstruction à l'enquête.
La déflagration, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'Histoire, avait été provoquée par un incendie dans un entrepôt où était stocké sans précaution du nitrate d'ammonium malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.
- "Père des oubliés" -
Tôt mardi, Léon XIV s'était rendu dans un hôpital psychiatrique tenu par des religieuses près de Beyrouth, où il a été accueilli par des applaudissements.
Marie Makhlouf, la mère supérieure des Soeurs franciscaines de la Croix, a remercié le pape, "père des oubliés et des marginalisés".
En dépit du rôle politique important que jouent les chrétiens au Liban, seul Etat arabe où le poste de président de la République est réservé à cette communauté, ces derniers ont vu leur nombre diminuer au cours des dernières décennies, notamment en raison de l'émigration des jeunes.
Le chef de l'Eglise catholique a également appelé les chrétiens d'Orient à faire preuve de "courage".
"Toute l'Eglise vous regarde avec affection et admiration", leur a-t-il assuré.
La visite du pape est venue "nous rappeler que le monde n'a pas oublié le Liban, qu'il existe encore des coeurs qui prient pour lui et œuvrent pour sa paix", a déclaré en lui faisant ses adieux le président libanais Joseph Aoun.
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D. Barbosa--JDB