
Kim in Paris: la star face aux braqueurs au procès Kardashian

Du strass et des flashs sous les lambris du palais de Justice: la reine des influenceuses Kim Kardashian témoigne mardi à Paris au procès de son spectaculaire braquage, où de vieux malfrats sont jugés pour lui avoir dérobé neuf millions d'euros de bijoux en pleine Fashion week en 2016.
L'audition devant la cour d'assises de la superstar fraîchement arrivée des Etats-Unis - elle a posté sur Instagram une photo depuis son avion lundi soir - débutera vers 13H30 (11H30 GMT), a annoncé le président David De Pas.
Kim Kardashian fera ensuite une déclaration devant les caméras, ont indiqué ses avocats à l'AFP. Lundi après-midi aux abords de la salle d'audience, on pouvait voir son staff américain vérifier avec les gendarmes par où elle pourrait circuler.
"Elle est prête à affronter ses agresseurs", a déclaré son avocate Léonor Hennerick, qui la représente avec Jonathan Mattout au procès.
"Elle tenait vraiment à être ici", "elle se sentait obligée de venir", a abondé son avocat américain Michael Rhodes, venu lundi écouter l'audition du réceptionniste forcé à mener les malfrats jusqu'à la chambre d'hôtel de Kim Kardashian dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016.
L'arrivée de la star de 44 ans dans l'historique palais de justice sur l'île de la Cité risque de rameuter foule de fans et curieux espérant l'apercevoir, en plus des près de 500 journalistes accrédités.
Dans les galeries menant à la salle d'audience, où un couloir de dizaines de mètres est réservé aux caméras, des barrières et points de contrôles supplémentaires ont été installés pour éviter autant que possible la cohue.
Depuis l'ouverture du procès le 28 avril, les enquêteurs et ses anciens chauffeurs et gardes du corps se sont succédé à la barre pour donner leur version des faits. C'est maintenant à Kim Kardashian de décrire devant la cour cette nuit qui l'a "traumatisée" selon ses mots.
- "Changé ma vie" -
Vers 03H00 du matin (01H00 GMT), cinq malfrats déguisés en policiers, arrivés à pied ou à vélo, s'étaient introduits dans son discret hôtel de luxe en braquant le réceptionniste. Ils avaient ensuite fait irruption dans la chambre de la star alors en peignoir, prête à se coucher.
Arme au poing, ils lui avaient réclamer "the ring, the ring": sa bague de fiançailles que lui avait offerte Kanye West - ils sont depuis séparés -, un diamant de la taille "d'un carré de chocolat", selon l'expression d'un enquêteur, évalué à 3,5 millions d'euros.
Après lui avoir dérobé 9 millions d'euros de bijoux au total - le plus gros vol d'un particulier en France depuis 20 ans - ils l'avaient ligotée, bâillonnée, "traînée" dans la salle de bain.
"J'ai cru que j'allais mourir, je me préparais au moment où ils allaient tirer et me tuer", avait raconté la star. "Ces 10 minutes ont vraiment changé toute ma vie".
L'ADN d'un des dix accusés avait été retrouvé sur le scotch qui a servi à la ligoter, et la plupart de ces suspects avaient été arrêtés en janvier 2017. Mais le butin - écoulé en Belgique selon les enquêteurs - n'a jamais été retrouvé, sauf un collier perdu dans leur fuite.
Deux mondes vont se faire face dans la salle d'audience: d'un côté de vieux bandits fauchés, à la moyenne d'âge tournant aujourd'hui autour de 70 ans - les "papys braqueurs" comme les a surnommés la presse.
De l'autre, Kim Kardashian, puissante femme d'affaires aux 356 millions de followers sur Instagram, où elle postait il y a quelques jours encore son cou inondé de diamants au Met Gala américain.
"Cette venue n'est pas un événement mais un fait judiciaire, à savoir la déposition d'une partie civile devant une cour d'assises", a relativisé Chloé Arnoux, l'avocate du cerveau présumé du braquage Aomar Ait Khedache, aujourd'hui sourd et muet à 69 ans.
Son complice Yunice Abbas, qui a lui aussi reconnu sa participation, voudra lui "présenter ses excuses", a assuré son avocat Gabriel Dumenil.
"Malgré la notoriété de l'une, l'absence de notoriété de l'autre", la "confrontation entre une victime et l'auteur peut être un moment très spécial et on espère qu'il le sera pour tout le monde", a-t-il ajouté.
S. Soares--JDB